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CONSOMMATION

L'activité des artisans de l'alimentaire s'effondre au premier trimestre

Publié le 22/05/2023 |

Dans les boutiques, les artisans sont nombreux à observer une baisse de leur fréquentation et des achats. Des constats confirmés par les chiffres communiqués dans le cadre du Baromètre national des Entreprises de proximité, réalisé par Xerfi Specific pour l'U2P : pour son édition portant sur le 1er trimestre de 2023, l'activité de l’artisanat de l’alimentation chute de -15,7% en comparaison de la même période de 2022, après -14,1% au 4ème trimestre 2022.

Les boulangers ne sont pas épargnés par cette tendance globale : les consommateurs ont fait le choix de réduire leur achats alimentaires, notamment sur la viennoiserie ou la pâtisserie, et de se tourner vers des segments d'offre au positionnement prix plus agressif (grande distribution, discounters...). Une forme de précarité alimentaire s'installe : au second semestre 2022, le phénomène s'est accéléré. Le CRÉDOC détaille dans sa dernière enquête Conditions de vie et aspirations des Français que 16 % des individus déclarent ne pas manger assez.
Avec les nécessaires augmentations de prix menées ces derniers mois sur la quasi totalité des produits proposés en boulangerie artisanale, le pain, pourtant central dans l'alimentation, pourrait être perçu comme un produit trop coûteux. 

Ce climat anxiogène offre peu de perspectives d'amélioration. La trésorerie des entreprises artisanales est au plus bas : l'étude Xerfi-U2P dévoile que 33% des entreprises de proximité de l’alimentation ont vu cet élément fondamental se dégrader sur les mois de janvier, février et mars 2023. Cela s'explique par la difficulté à répercuter les hausses rencontrées sur les charges (salaires, matières premières, énergie...) sur les prix de vente en magasin. 
Cependant, après un moral particulièrement entamé en fin d'année 2022, le secteur fait preuve de plus d'optimisme pour les mois à venir : 23% des chefs d'entreprise estiment que leur volume d'affaires pourrait continuer à baisser au second trimestre, alors qu'ils étaient plus du double sur les trois mois précédents. Cela s'explique notamment par le potentiel offert par les longs week-ends du mois de mai dans les secteurs de villégiature, tout autant que l'arrivée prochaine des congés d'été dans ces mêmes zones, conjugués au retour des touristes étrangers. Une partie de la boulangerie "urbaine" pourrait ne pas bénéficier de cette période, voyant au contraire sa situation s'aggraver : difficile d'envisager une longue fermeture estivale alors même que la trésorerie est au plus bas, malgré la baisse de fréquentation induite par l'exode estival. Ainsi, l'été 2023 pourrait être particulièrement complexe pour des entreprises déjà fragilisées par la crise du Covid-19 et l'essor du télétravail.