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ECO RESPONSABILITÉ

Journée Mondiale de l'Environnement : comment agit la filière blé-farine-pain

Des milliers de façons de se mettre au vert. Face à l'urgence climatique, les boulangers-pâtissiers sont contraints de transformer leurs activités pour les rendre plus durables, sans pour tant altérer la performance économique de leurs entreprises. A l'occasion de la Journée Mondiale de l'Environnement, lancée par l'Organisation des Nations Unies (ONU) en 1972, l'impact des activités humaines sur l'environnement est mis en lumière. Fabriquer du pain, des viennoiseries et autres gourmandises boulangères utilise naturellement des ressources et provoque des émissions de gaz à effet de serre. Pour améliorer la durabilité des pratiques, plusieurs chantiers ont déjà été entamés par les acteurs présents sur le chemin menant du grain au pain.

Les céréaliers et meuniers engagés au service de la durabilité de la filière

Cette thématique sera placée au coeur de la prochaine convention de l'Association Nationale de la Meunerie Française, baptisée "Défi blé 2040". Il s'agit non seulement d'imaginer les pratiques culturales adaptées au réchauffement climatique mais également d'identifier les solutions en présence, à la fois basées sur la science et la technologie. Les épisodes de chaleur, s'ils sont positionnés aux bonnes périodes vis à vis de la croissance du blé, pourraient être bénéfiques aux cultures, aussi bien en rendement qu'en qualité... mais seraient aussi désastreux en l'absence d'eau sur une longue période, à l'image de la sécheresse observée à l'été 2022 dans de nombreuses régions françaises.
Plusieurs acteurs coopératifs (Axéréal, VIVESCIA, InVivo) se sont d'ores et déjà positionnés sur le sujet du pain "bas carbone" en détaillant leurs ambitions pour agir sur l'ensemble des maillons de la chaine de valeur où ils sont présents. 

Un effort à déployer en boulangerie

Les artisans boulangers ont une responsabilité majeure pour répondre à ces enjeux : cela implique une transformation profonde des pratiques et doctrines, pour réduire le gaspillage alimentaire ou encore les emballages à usage unique. Autre évolution culturelle : l'attachement profond de la boulangerie-pâtisserie française vis à vis des produits laitiers et carnés (beurre, crème, lait...) pourrait être remis en question par la baisse de la production laitière ainsi que la nécessité de se tourner vers des ingrédients au bilan carbone plus faible, le sujet faisant l'objet d'une attention particulière de la part des consommateurs. Une tendance qui se prolonge du côté des activités de restauration rapide, où les solutions végétales sont toujours plus nombreuses et portées par des acteurs innovants.

L'évolution du modèle boulanger à la française pourrait également poser des questions majeures sur le plan environnemental : alors que les chaines nationales entretiennent un développement vigoureux et que des entrepreneurs souhaitent faire grandir leurs marques, l'impact de la filière sur les ressources naturelles pourrait se trouver renforcé de par la volonté d'entretenir une dynamique de croissance permanente.