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ENTREPRISE

A La Crèche (79), le moulin de Gaëtan Boiron peine à trouver un acquéreur

Six visites en deux ans. C'est le maigre bilan qu'affiche la Minoterie Boiron depuis sa mise en vente, témoignant de la difficulté à transmettre un tel outil. La proximité avec l'école de meunerie ENILIA-ENSMIC, située à Surgères (17), n'y fait rien. Pourtant, le site ne manque pas de charme : installés depuis 1930, les équipements de mouture peuvent utiliser la force hydraulique de la Sèvre Niortaise aux périodes où son débit est suffisant. De quoi faire de précieuses économies d'énergie, de l'ordre de 15 à 20% de la consommation totale selon le chef d'entreprise. Il s'approvisionne en blés à proximité, ce qui garantit le faible impact environnemental de l'activité.

Si le charme de l'ancien est souvent mis en avant, il peut ici être un élément défavorable dans le processus de choix de potentiels acquéreurs : le moulin écrase aujourd'hui une centaine de tonnes de farine par an, à destination des artisans boulangers mais également des moyennes et grandes surfaces à proximité. Pour développer l'activité, des investissements pourraient être nécessaires à court et moyen terme, ce qui alourdirait la facture. Ce n'est pas le seul obstacle auquel est confronté le meunier de 67 ans : Gaëtan Boiron rencontre des profils parfois peu initiés aux réalités du marché et aux spécificités de l'activité de fabrication de farine. 700 000 euros sont nécessaires pour réaliser l'acquisition de l'outil de production et de l'habitation attenante... ce qui implique de recourir à un financement bancaire, dont l'obtention est complexifiée par la frilosité du secteur.

Cette passation de génération, vécue ici dans les Deux Sèvres, n'est pas un cas isolé : dans les années à venir, plusieurs adhérents du groupement Petits Moulins de France, auquel appartient la Minoterie Boiron, seront concernés par une telle problématique. A La Crèche, le meunier a tranché : s'il ne parvient pas à trouver un acquéreur d'ici la fin de l'année, il cessera son activité. De quoi accentuer encore la concentration du marché français de la meunerie, où les acteurs de petite taille entretiennent une importance capitale afin de garantir le maintien d'une boulangerie artisanale indépendante. Un fait souligné par Jean-François Loiseau, président de l'Association Nationale de la Meunerie Française (ANMF), en marge de la Convention Annuelle de la profession organisée en juin dernier.

➡️ Plus d'informations sur le moulin de Gaëtan Boiron, qui recherche un repreneur "passionné", tout en étant disposé à accompagner tout type de profil, y compris ceux n'ayant jamais oeuvré en meunerie.