L'actualité de votre univers professionnel

AGRICULTURE

Une moisson complexe et décevante pour les agriculteurs français

Publié le 01/08/2023 |

Après les espoirs du printemps, les constats en demi-teinte de l'été : la moisson 2023 s'achève difficilement dans l'ensemble des régions françaises, ralentie par les pluies fréquentes observées sur une large moitié Nord du territoire. Mi-juillet, Agreste, le service statistique du ministère de l'agriculture, estimait la récolte de blé totale à 35 millions de tonnes. Au final, les derniers sondages réalisés par le cabinet Agritel feraient plutôt état d'un atterrissage à 34,82 millions de tonnes, avec une forte hétérogénéité selon les secteurs et la nature des sols.

Pourtant, la récolte promettait d'être exceptionnelle au printemps : les agriculteurs décrivaient des situations très propices en plaine, grâce à des conditions idéales pour la floraison. Deux semaines de chaleur en fin de cycle, concentrées principalement en juin, ont considérablement altéré ce potentiel en perturbant le remplissage des grains. De plus, les pluies de ces derniers jours ont un impact sur la qualité des grains : Céré'Obs, l'observatoire de FranceAgriMer, a ramené la part de blé tendre jugée « bonnes à très bonnes » de 80 % à 78 % entre le 17 et le 24 juillet. Globalement, les aléas climatiques auront un impact autant sur les rendements, le poids spécifique (PS) ou encore la teneur en protéines... faisant varier la rémunération des agriculteurs, puisque ces critères sont déterminants sur le marché des grains. La pluie devant persister tout au long de la première dizaine d'août, les agriculteurs sont appelés à rester mobilisés, principalement dans le Nord de la France. Au 24 juillet, 83% du blé tendre était récolté.

Au final, 2023 devrait demeurer une meilleure année que la précédente, où seuls 33,44 millions de tonnes de blé avaient été récoltés. Une augmentation rendue possible par une hausse des surfaces cultivées, atteignant 1,5% sur un an pour le blé tendre. Les inconnues demeurent nombreuses pour les acteurs de la filière, alors que les cours mondiaux des céréales demeurent très volatils : après de fortes hausses observées suite à la fin du corridor en Mer Noire et aux bombardements russes, le prix du blé a retrouvé un niveau similaire à celui de la fin juin, à près de 240€/t. De quoi entretenir les inquiétudes et la tension dans laquelle sont plongés les transformateurs du grain depuis de nombreux mois.