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ECO RESPONSABILITÉ

Les desserts, plus gros contributeurs à l'empreinte carbone des repas de fêtes

Un budget, des moments de plaisir et de partage, ... mais aussi un important bilan carbone : les fêtes de fin d'année ont un impact non négligeable sur les émissions de gaz à effet de serre des foyers français. Pour mieux comprendre les différents postes contribuant à ce constat peu réjouissant, l'Ademe a compilé des données économiques fournies par les différents secteurs concernés et a utilisé les résultats d'un sondage réalisé en juillet 2022 par le cabinet ObSoCo auprès d’un échantillon de 1 252 personnes représentatif de la population française, lequel visait à appréhender les comportements de la population dans le cadre de cette période propice à la (sur)consommation.

Les résultats, traités par le journal Le Monde, mettent en lumière le poids non négligeable des cadeaux (57% des émissions), des déplacements (25%) mais aussi de l'alimentation (15%), des décorations (2%) ou des déchets (1%). Au total, ce serait près de 6,3 millions de tonnes équivalent CO2 (CO2e), soit 1 % de l’ensemble des émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES), qui serait émises à l'occasion des fêtes de fin d'année.
Si l'on s'intéresse de plus près au secteur de l'alimentation, les idées reçues sont rapidement mises à mal : ce n'est pas le foie gras qui s'impose comme le principal contributeur, puisque les viandes auxquelles il est rattaché ne représentent du bilan carbone 36,4% de la catégorie, alors même qu'elles demeurent le type de produit le plus consommé (41 540 tonnes). La part du foie gras est en effet bien minoritaire dans un ensemble très disparate, où les autres contributeurs à cette empreinte environnementale sont plus lourds et dégustés avec moins de parcimonie.
Ce sont en réalité les desserts qui pèsent le plus lourd, avec 45,4% du total, pour 34 269 tonnes consommées. En cause, la forte utilisation de chocolat et de beurre, dont le bilan carbone est assez proche de celui du foie gras, avec des volumes bien plus importants mis en oeuvre (30 449 tonnes de chocolat seraient utilisées pour la seule période festive, avec une forte activité pour les cadeaux, contre seulement 10 015 tonnes de foie gras et 2 603 tonnes de bûches pâtissières).

En conséquence, l'agence formule plusieurs recommandations, comme celle de miser sur une bûche glacée plutôt qu'une référence pâtissière, leurs recettes étant moins riches et donc susceptibles à afficher un bilan carbone plus faible. Cependant, de tels chiffres masquent les importantes disparités qui existent entre les produits développés par les artisans : l'hégémonie de la bûche à base de crème au beurre est dépassée de longue date, même si elles demeurent présentes en vitrine. Ces constats pointent l'intérêt que pourrait avoir l'utilisation de produits locaux et de saison : plutôt que des bûches au chocolat, il serait possible de mettre en avant des fruits d'hiver, tels que les pommes ou les agrumes. L'ensemble du modèle des bûches, généralement fabriquées plusieurs semaines à l'avance et stockées en froid négatif, pose question malgré tout : les impacts de cette consommation massive sur une courte période ne sont pas seulement environnementaux, mais également humains.