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EMPLOI

Ils ferment le dimanche par manque de personnel

Publié le 19/07/2022 |

Les difficultés rencontrées sur le marché de l'emploi ont un impact direct sur l'activité des entreprises. Non seulement les recrutements sont plus longs, parfois infructueux, mais ils engendrent des coûts supplémentaires : la rotation du personnel et l'instabilité de certains profils nécessite de s'investir dans la formation de façon permanente, ce qui représent une charge non négligeable pour de nombreuses entreprises.

Quand des postes ne sont pas pourvus, il n'est tout simplement plus possible de répondre à la demande de la clientèle et de maintenir ses horaires d'ouverture. L'exemple de vacances forcées par manque de personnel avait déjà été évoqué précédemment, et le phénomène prend de l'ampleur. A présent, des artisans doivent réduire leurs prestations et imposer de nouvelles conditions pour les commandes : à Dompierre-sur-Besbre (03), la boulangerie Bruneau demande à ses clients d'exprimer ses besoins au moins une semaine à l'avance, et doit même refuser certaines prestations... en plus de fermer le dimanche, ce qui a un impact non négligeable sur son chiffre d'affaires.

L'entreprise a en effet du faire face à trois départs en retraite en seulement un an. Les postes n'ont pas pu être pourvus à temps, malgré les annonces et l'effort de recrutement mis en place par Patrick Bruneau. Si le travail en boulangerie ou en pâtisserie est valorisé par la qualité des produits et les nombreuses émissions télévisées dédiées à ces métiers, les conditions de travail parfois difficiles et les horaires décalés ne séduisent pas les profils présents sur le marché du travail. Une situation qui touche aussi des entreprises de plus grande taille, comme les réseaux de boulangerie. Didier Boudy, Président de la Fédération des Entreprises de Boulangerie (FEB), souligne que les remontées de ses adhérents sur ce sujet sont permanentes, ainsi que le travail réalisé par ces derniers pour améliorer le "sens et le confort de travail", même si la situation reste toujours aussi tendue car on peine à trouver "des personnes souhaitant travailler le samedi et le dimanche, ou bien en horaires de nuit".
Du côté de la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française (CNBPF), Dominique Anract compte sur les efforts réalisés par son syndicat pour toucher les jeunes, notamment en participant à des salons étudiants ainsi qu'en poussant pour l'intégration des filières artisanales dans ParcourSup, tout en revalorisant le CAP "par la mise en place de mentions, qui redoreront cet examen aux yeux de tous".

Dans cette attente, de nombreuses entreprises font le choix de préserver leur personnel, comme en témoigne le choix de la boulangerie Bruneau. Un arbitrage d'autant plus difficile à mener dans un contexte où la pression exercée sur les chefs d'entreprise est forte, de par les difficultés de trésorerie induites par la hausse rapide des matières premières.