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SOCIÉTÉ

Bientôt un boulanger à l'Assemblée Nationale ?

Publié le 15/06/2022 |
© SEBASTIEN BOZON/AFP

Amener ses chaussures pleines de farine à l'Assemblée nationale et rester ancré dans la société civile, c'est aujourd'hui la mission du boulanger bisontin Stéphane Ravacley, qui n'a jamais été aussi près d'y parvenir.
L'artisan, qui s'était déjà distingué par le passé en réalisant une grève de la faim pour obtenir la régularisation de son apprenti guinéen, a obtenu une courte avance (32,51 %) sur le député sortant de la deuxième circonscription du Doubs, Eric Alauzet (31,36 %). 

Il mène aujourd'hui deux combats de front : celui de faire vivre son affaire du centre-ville de Besançon dès l'aube, puis l'après-midi au contact de la population sur le terrain politique. Au delà de sa situation personnelle, Stéphane Ravacley insiste sur la portée symbolique d'une telle démarche : aujourd'hui, l'Assemblée nationale ne compte aucun artisan, et encore moins de boulanger, alors même qu'elle devrait représenter le peuple. En y invitant des individus profondément ancrés dans le quotidien de la population, il deviendrait possible de changer le visage de cette institution. 

Remarqué par les frères Dardenne, qui lui ont dédié leur Prix spécial lors de la cérémonie de clôture du 75e Festival de Cannes, le boulanger est en passe de devenir un véritable symbole social, même si le second tour s'annonce très serré de par le jeu des reports de voix. L'expérience aura, dans tous les cas, valeur d'exemple pour les professionnels souhaitant s'investir dans la vie de la cité : en plus de créer du lien à travers leurs entreprises, ils peuvent également avoir un impact plus important en dehors de leurs murs... même si pour cela, il faut parvenir à conjuguer l'activité au fournil, souvent très prenante, de courtes siestes et le travail politique. Une savante recette qui demandera beaucoup de savoir-faire et d'attention, un peu comme le pain, pour porter ses fruits.