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Matières premières

Taxe sucre, prix du beurre et du cacao : la CNBPF se mobilise

Publié le 08/11/2024 |

À la suite de l’adoption, le 23 octobre dernier, par l’Assemblée nationale de l’amendement « Taxe sur les sucres ajoutés dans les produits alimentaires transformés », les principales organisations artisanales de la filière sucrée se sont unies pour alerter sur les risques de cette nouvelle fiscalité pour les artisans et les petites entreprises. Parmi elles, la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française (CNBPF), sous la présidence de Dominique Anract, s’oppose fermement à cette mesure qui pourrait menacer la pérennité de nombreux professionnels et fragiliser leur équilibre économique.

Une conférence de presse s’est tenue le 30 octobre au Salon du Chocolat, réunissant les représentants de sept organisations clés de la filière : boulangers, pâtissiers, chocolatiers et glaciers se sont rassemblés pour exprimer leur inquiétude. Cette mobilisation, impulsée par la CNBPF et d’autres associations telles que la Confédération des Chocolatiers de France, Artisan Pâtissier de France, et la Confédération des Glaciers de France, vise à défendre les artisans face à cette taxe perçue comme injuste et pénalisante.

Dominique Anract a de son côté alerté sur les conséquences potentielles de cette nouvelle taxation sur les artisans, mais aussi sur les consommateurs.

« Cette taxe supplémentaire se répercutera inévitablement sur les prix de vente, rendant les produits artisanaux encore moins accessibles », a-t-il précisé. En effet, si cette mesure est appliquée, les produits symboliques de la boulangerie artisanale, comme les viennoiseries et les pâtisseries, pourraient voir leurs prix augmenter, au détriment du pouvoir d’achat des Français, déjà bien mis à mal...

Une filière déjà fragilisée par la flambée des coûts de production

L’ajout d’une taxe sur les sucres vient s’ajouter à une série de hausses de coûts qui met déjà les artisans sous pression. Les artisans boulangers-pâtissiers sont confrontés depuis plusieurs mois à une augmentation spectaculaire du prix du beurre, due à la baisse de la production laitière causée par l’épidémie de fièvre catarrhale ovine.

Ce fléau touche une large partie du bétail en France et a fait bondir le prix du kilo de beurre pasteurisé de 5,80 € en octobre 2023 à 8,70 € en septembre dernier. À cette flambée des coûts s’ajoute également la hausse du prix du cacao, dont le cours a explosé de 130 % en un an en raison de mauvaises récoltes liées à la sécheresse dans les principaux pays producteurs.

Le beurre et le cacao, deux autres postes qui s'alourdissent...

Pour les artisans boulangers et pâtissiers, ces augmentations sont déjà lourdes à supporter. Le fardeau d’une taxe supplémentaire sur les sucres ajoutés pourrait devenir intenable pour de nombreux artisans qui peinent à maintenir des prix compétitifs tout en préservant la qualité de leurs produits.

Car à l'équation, il faut ajouter celle de l'envolée des prix du beurre et du caco, qui portent un coup dur à la profession... Une situation dont le président de la CNBPF s'est également fait l'écho :