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CONSOMMATION

La livraison à domicile s'ancre dans les habitudes

La relation entre les consommateurs et les entreprises s'est considérablement transformée ces dernières années, avec l'apparition de nouvelles plateformes, notamment digitales, qui créent autant de solutions pour développer son activité. Ainsi, des habitudes se créent et transformeront à terme le paysage commercial : les flux se réinventent, dans le même temps que la logistique urbaine.

On sait bien que le e-commerce s'est imposé comme un canal de distribution majeur pour de nombreux produits... et ce dernier est en train de s'affirmer sur le segment de l'offre alimentaire, porté à la fois par la crise sanitaire mais également par l'apparition de nouveaux acteurs aux modèles innovants. Ainsi, comme le soulignent les derniers chiffres NielsenIQ dévoilés en partenariat avec la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD), le canal digital est parvenu à fidéliser les foyers recrutés en année 1 de la pandémie : 58% des nouveaux clients du e-commerce en 2020 (soit 3,3 M de foyers) sont revenus acheter en ligne en 2021. 

Si le drive s'est considérablement développé, il marque légèrement le pas l'an passé avec des ventes 5% inférieures à 2020, ce qui ne l'empêche pas de représenter 90% du e-commerce alimentaire, soit un volume d'affaires conséquent et bien supérieur à celui observé en 2019, aussi bien en zones rurales qu'urbaines.
Les freins à l'adoption de la livraison à domicile sont nombreux, et se concentrent souvent autour des délais de livraison. Le quick-commerce adresse le besoin d'instantanéité en garantissant un service en quelques minutes. Ils s'appellent Getir, Flink ou encore Gorillas et déploient leurs réseaux de "dark stores" (mini-entrepôts), dont le nombre dépasse à présent 145, particulièrement en Ile-de-France.

C’est à Paris que la population a le plus largement accès à ces services ; résultat, le quick commerce y capte d’ores et déjà 24% du marché de la livraison à domicile de produits alimentaires (39% chez les moins de 28 ans). Les plateformes de livraison de repas participent à ce mouvement en intégrant des acteurs de la distribution ainsi que des artisans : les boulangers-pâtissiers ont toute leur place dans ces catalogues, car le pain est un produit de première nécessité qui fait parfois défaut quand vient l'heure du repas. On observe ainsi que la baguette de Tradition française compte parmi le top 10 des articles les plus commandés chez Gopuff et Cajoo. Plusieurs artisans ont très tôt fait le choix de se positionner sur ces marchés naissants, à l'image de la Maison Kayser, des Boulangeries L'Essentiel (Anthony Bosson), de la Maison Landemaine ou encore de Chez Meunier. Elles associent de cette façon des produits issus de la pure tradition boulangère aux dernières technologies, ce qui contribue à faire vivre un savoir-faire séculaire tout en le renouvelant... On pourrait ainsi dire : si tu ne viens pas à la baguette... la baguette viendra à toi !

L'entreprise Baguette Box se positionne sur ce segment, en affirmant son identité de spécialiste de la livraison de pain à domicile. Cette startup alsacienne, créée en 2019 à Wasselonne, près de Strasbourg, revendique aujourd'hui 4,5 millions de produits livrés et 8.000 clients, avec 150 créations d'emplois (à temps partiel) de livreurs en CDI. Pour se développer sur le territoire, son fondateur Maurice Heitz mise sur les artisans locaux et des implantations à la campagne, ce qui tranche nettement avec le caractère très urbain des offres développées par les géants de la "foodtech". Son objectif est à présent de cibler plus de 500000 clients à travers le territoire, par le biais d'un développement en franchise, qui permettra un maillage fin des régions. Le dispositif repose sur une "box" en résine, dans laquelle les clients sont livrés sans engagement de durée, ni minimum d'achat ou d'obligation de commande quotidienne.