En août, la Mirabelle de Lorraine fait son retour

Dans les vergers, le paysage s'est empli d'une teinte dorée, signe que la récolte est proche. La Mirabelle de Lorraine fait son retour et va mobiliser pendant plusieurs semaines jusqu'à 1 500 saisonniers afin de cueillir ce fruit délicat, qui bénéficie d'une Indication Géographique Protégée (IGP) et fédère 200 producteurs dans une association créée en 1995. Si la mirabelle s'apprécie fraiche, ce mode de consommation représentant environ un tiers de la production, elle est également transformée dans les outils de production détenus par les agriculteurs afin d'en profiter toute l'année.

Une belle récolte en perspective

La récolte 2023 s'annonce semblable à celle réalisée l'an passé, avec 5 000 à 6 000 tonnes de fruits attendus. L'évolution du climat a encore peu d'impact sur cette culture, même si la récolte est plus précoce "La période de récolte est identique aux années précédentes, même si nous avons toujours 15 jours d’avance par rapport aux années 90-2000." déclare Quentin Hoffmann, président de l’association Les Mirabelles de Lorraine. En effet, le cahier des charges de l'IGP impose se positionner sur des terres argileuses, qui retiennent l'eau naturellement : dès lors, la culture se fait sans irrigation et est moins sensible au stress hydrique parfois engendré par l'élévation des températures. Le climat de la région, où l'amplitude thermique est importante entre le jour et la nuit, participe à la bonne conduite de la culture. Peu de nuits sont réellement caniculaires. De plus, les producteurs maintiennent des sols enherbés et mettent en oeuvre des plantations extensives : aujourd'hui, 1 000 hectares de terres rassemblent 400 000 mirabelliers, ce qui laisse 40m2 par arbre. 175 hectares supplémentaires devraient entrer en production dans les prochaines années. 

Fraiche ou transformée, la mirabelle se prête à tous les usages

D'ici quelques jours (aux environs de la mi-août) et pendant 6 semaines, l'effervescence sera palpable dans les allées des vergers. L'enjeu est de parvenir à garantir la qualité des fruits, qui doivent présenter une taille minimale de 22 millimètres ainsi qu'une teneur en sucre minimale garantie. Toutes les mirabelles destinées à la consommation "de bouche" sont récoltées à la main, tandis que celles destinées à la transformation font l'objet d'un traitement mécanique. La coopérative Vegafruits se charge ensuite de la commercialisation et de réaliser les multiples produits issus du fameux "fruit d'or" : purées, confitures, surgélation, séchage... L'entreprise, détenue par les producteurs, a considérablement investi dans son outil industriel pour être en mesure d’absorber des flux très importants sur une courte période, puisque les fruits peuvent être amenés à être récoltés rapidement en fonction des conditions météorologiques. Pour garantir la satisfaction des consommateurs et nombreux utilisateurs, un outil de tri optique détecte les éventuelles imperfections et oriente les fruits vers les différents canaux en fonction de leur état.

Pour garantir que ce plaisir dure encore longtemps, l'association Les Mirabelles de Lorraine accompagne les transmissions de vergers. 60% des producteurs ont moins de 40 ans et de nombreux jeunes s'installent en pensant à l'avenir : culture en Agriculture Biologique (qui représente 15% des surfaces), mise en place de nouveaux débouchés, ... autant de projets qui permettront à la Mirabelle de Lorraine de demeurer prédominante sur le marché associé à ce fruit (représentant 70% de la consommation française et mondiale) aux notes sucrées appréciées des consommateurs comme des pâtissiers.