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PRATIQUE

Affirmer ses valeurs et son positionnement avec une identité visuelle travaillée et cohérente

Publié le 28/09/2023 |
Oldü, une boulangerie nantaise récemment créée par Ludovic Guillot et Gildas Fourrier, pour qui le Studio La Fabrique a élaboré une identité visuelle où l’ours – surnom d’enfance de Ludovic Guillot – participe à un univers enfantin et chaleureux.


Jessica Texier

Les occasions de faire bonne impression ne sont pas nombreuses : tout se joue dans les premières minutes de la rencontre entre deux individus... ou entre un commerçant et son client. Dès lors, déployer par sa communication visuelle un discours véhiculant les valeurs de l’entreprise est un effort indispensable, d’autant plus à une époque où les critères de choix dépassent de loin le seul produit.

En boulangerie artisanale, l’identité graphique s’est longtemps limitée, dans les meilleurs cas, à un logo apposé sur une devanture. Un constat qui a poussé plusieurs acteurs de l’écosystème à les accompagner pour développer leur communication, à commencer par les meuniers, chez qui les outils marketing sont devenus un pan du service à part entière.
Cependant, ces éléments, souvent standardisés, ne permettent pas à l’artisan d’exprimer pleinement sa différence. De plus, ils sont mis en œuvre sans réaliser un préalable nécessaire à toute action de communication : la définition d’une stratégie est indispensable, peu importe la taille de la structure.

C’est, forte de ce constat, et après 9 ans passés à accompagner les boulangers au sein de la Minoterie Girardeau (44), que Jessica Texier a fondé le Studio La Fabrique, afin de bâtir des solutions pertinentes et adaptées à chaque professionnel « Je voulais aider des artisans/des commerçants qui ne peuvent pas intégrer une équipe graphique », témoigne l’entrepreneuse. « C’est un public qui est encore rarement accompagné par les graphistes, alors qu’il s’agit de métiers de passion, où les histoires à raconter sont nombreuses ! » 

Une solution adaptée à toutes les étapes de la vie d’une entreprise artisanale

Qu’il s’agisse d’un artisan en phase d’installation, un chef d’entreprise souhaitant remplacer un logo vieillissant ou compléter un univers graphique de façon cohérente, bâtir un projet de communication répond aux attentes renouvelées de la clientèle « au-delà des produits, qui demeurent le cœur d’une boulangerie-pâtisserie, il faut être en mesure de raconter une histoire qui fidélisera le client ». Exit l’épi de blé, les typographies ressemblant à l’écriture manuscrite, la toque ou encore les couleurs criardes : tout en développant des visuels simples et lisibles, il s’agit d’intégrer ces milliers de commerces de proximité dans un environnement moderne « tout en affirmant l’authenticité du projet artisanal : la communication ne remplacera jamais cet élément fondamental mais le met en valeur ». Cela passe par un processus de réflexion où le boulanger-pâtissier est acteur, décrivant son parcours et son approche du métier pour ensuite recevoir des propositions de concept déclinant un logo principal et secondaire, des couleurs ou des typographies « Ainsi, le chef d’entreprise aura tous les outils en main pour communiquer sur l’ensemble des supports, en boutique ou sur les médias digitaux (site Internet, réseaux sociaux...), avec toujours une image à la hauteur de la qualité des produits. » 

Des outils simples à déployer, au servicede la performance économique de l’entreprise

Bien loin d’être un détail, l’identité visuelle participe activement à la qualité de l’expérience d’achat « cela passe notamment par des étiquettes prix personnalisées », pour lesquelles Jessica Texier propose à ses clients des modèles facilement éditables et impri- mables par l’artisan. C’est aussi un moyen efficace de transformer les créations gourmandes du boulanger-pâtissier en de véritables cadeaux, avec des boîtes agrémentées de fourreaux personnalisés (réduisant le coût et l’impact écologique du dispositif) ou des sache- ries sur mesure (dont le prix peut être maîtrisé en rédui- sant le taux d’encrage). Ainsi, même si le dispositif a un coût, il développe la performance économique de la structure. « Un de mes clients, la Maison Antoine à Nantes (44), a souhaité quitter une enseigne nationale pour affirmer son nom. Il a expliqué le changement à sa clientèle, accompagnant la transition d’un stop-trottoir. Cela lui a permis de mettre en avant sa “patte” et le fait que cette entreprise ait un projet personnel et professionnel. En renouvelant le packaging de produits tels que les glaces, les ventes ont considérablement progressé. » Une identité visuelle se doit, en définitive, d’être unique « si l’on copie, on ne s’y retrouvera pas » ajoute la fondatrice du Studio La Fabrique. Elle fédère une communauté, vers laquelle il devient plus facile de passer des messages : « En communiquant, l’enjeu est de parvenir à ouvrir le métier aux jeunes et à de nouveaux profils. On peut ainsi expliquer les coulisses du métier, en améliorer la compréhension. Le client pourra alors devenir acteur de la création des produits ou du test des recettes. » De quoi créer un cercle vertueux, renforçant l’ancrage de la boulangerie dans son tissu local.