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CONJONCTURE

Pénurie de carburant : un nouveau risque pour le blé

Publié le 18/10/2022

Après les craintes liées à la sécheresse, les agriculteurs doivent à présent faire face à de nouvelles tensions : la pénurie de carburant affecte le quotidien de leurs exploitations... avec le risque de voir la future récolte de blé réduite en raison d'un semis trop tardif.

En effet, le mois d'octobre est une période cruciale pour la bonne conduite des cultures de grains : c'est en ce début d'automne que les champs doivent accueillir les graines qui assureront la prochaine moisson. Or, cette opération est aujourd'hui réalisée à l'aide de véhicules dont l'approvisionnement en carburant est devenu complexe, voire impossible dans certaines régions. Ainsi, selon Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, 15 à 20% des exploitations sont à court de carburant. Un chiffre qui pourrait monter à 50% rapidement si la situation n'évoluait pas favorablement en ce début de semaine. Le Gaz Non-Routier (GNR), particulièrement adapté pour un usage agricole, est devenu une denrée rare malgré les efforts des préfectures, qui recensent les agriculteurs en difficulté. La visibilité sur les livraisons est souvent inexistante, renforçant les incertitudes.

Pour maintenir un minimum d'activité, les exploitants ont redoublé d'inventivité ces derniers jours, siphonnant les réservoirs des véhicules non indispensables et réduisant leurs déplacements. Un "système D" qui trouve ses limites compte tenu de la prolongation du mouvement de grève dans les raffineries.
Entre les récoltes de betterave et de maïs en cours, associées au semis du blé, certains agriculteurs consomment 200 et 300 litres de carburant par jour : l'automne représente ainsi 60% de leur consommation annuelle. Véritable pivot entre les cultures, cette saison demande une forte mobilisation : si les semis sont réalisés trop tardivement, les rendements et la qualité s'en trouveront affectés, et donc l'ensemble du marché et de la filière. Avec le risque d'engendrer une nouvelle crise.