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Enseignement

Éduquer les plus jeunes à l’alimentation de demain

Publié le 20/10/2023

Certaines compétences semblent plus fondamentales que d’autres : lire, écrire, compter… autant de savoirs transmis aux enfants dès leur plus jeune âge par le biais du système éducatif.

L’alimentation tient une place aussi importante dans le quotidien de chacun : pourtant, elle ne fait l’objet d’aucun enseignement, ce qui devient aujourd’hui problématique compte tenu des enjeux de santé, d’environnement ou encore de préservation du tissu d’entreprises alimentaires artisanales.

Le manifeste rédigé conjointement par Open Agrifood, le think tank agroalimentaire, Acofal, Euro-Toques et Les Enfants Cuisinent porte un message clair : la mise en place d’une éducation à l’alimentation est une urgence.

Ce texte présenté lors du Salon de l’Agriculture 2022 trouve aujourd’hui un écho dans les propos tenus récemment par la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire : « Il faut que les cours de cuisine rentrent à l’école. Il y a un vrai enjeu de grand-mère d’éducation à la petite cuisine du quotidien », a-t-elle déclaré auprès du journal Sud Ouest.

Si l’objectif était ici de tenter de lutter contre l’inflation en mettant en avant le prix plus faible des produits bruts par rapport à ceux transformés, cette logique converge avec les aspects mis en avant dans le manifeste cité en introduction : près de 20 milliards d’euros sont employés afin de lutter contre le diabète de type 2 et l’obésité.

Le coût d’une démarche préventive, intégrée dans les programmes éducatifs de l’école et du collège et couvrant l’ensemble de la chaîne alimentaire, serait bien inférieur pour des bénéfices réels à moyen et long terme.

Un effort de pédagogie à partager à l’échelle de la société

La transmission intrafamiliale de la culture du goût s’est progressivement délitée, amenant un nombre croissant de jeunes à se tourner vers des solutions prêtes à l’emploi, aux qualités nutritionnelles parfois dégradées.

L’éducation à l’alimentation, c’est aussi savoir choisir, reconnaître la qualité des produits présents sur le marché : deux éléments essentiels pour le maintien de la boulangerie artisanale et la reconnaissance du savoir-faire qui y est associé.

En effet, les boulangers-pâtissiers ne peuvent porter seuls les efforts de pédagogie auprès de leur clientèle, malgré leur implication en ce sens au travers de la communication en boutique ou des réseaux sociaux.

Plusieurs de leurs partenaires se sont impliqués pour sensibiliser le consommateur sur des sujets précis tels que la cuisson.

Néanmoins, il faudra aller plus loin pour former les panivores de demain, en leur transmettant le goût du pain français, doté d’une croûte croustillante et offrant, quand il est fabriqué dans les règles de l’art, de réels atouts nutritionnels.

Ce manifeste a d’ores et déjà été signé par plusieurs acteurs de la filière, tels que la Filière CRC®, Intercéréales, la Fédération des entreprises de boulangerie (FEB), Bridor, l’École de boulangerie et de pâtisserie de Paris (EBP)…

Sur le terrain, des initiatives telles que l’École Comestible donnent d’ores et déjà corps à ces ambitions éducatives. Fondée par la journaliste et auteure Camille Labro, l’association déploie des actions (découvertes sensorielles, création de potagers…) et des programmes où le pain et la fermentation s’intègrent naturellement.