Trois Questions à...
Patrice Bernard, Président des boulangers Pays de la Loire

Comment votre région boulangère a vécu 2020 ?
« L’année 2020 a été difficile surtout sur le plan moral ! Globalement, nos entreprises s’en sont bien sorties et ont très peu utilisé le Prêt Garanti de l’Etat (PGE). Question chômage partiel, il a été mis en place de façon raisonnable selon les besoins de chacun sans pénaliser trop les salariés. S’il y a eu des baisses de chiffre d'affaires, souvent les marges ont compensé. La période estivale a été très forte sur les côtes (Vendée et Loire-Atlantique, ce qui a rattrapé un printemps 2020 catastrophique. Les fêtes de fin d’année ont été très bonnes. Les clients ont retrouvé leurs commerces de proximité, avec des budgets en hausse et un désir de se faire plaisir dans ces moments si difficiles. Les artisans boulangers-pâtissiers aidés par la prime du gouvernement, ont fait un effort sur le recrutement des apprentis. Cela permettra, je l’espère de combler le manque de main-d'œuvre dans nos métiers. Les entreprises qui ont misé sur le créneau de la qualité, du fait maison et des nouvelles habitudes de consommation sont sorties plus fortes de cette période ».
Quelles seront vos priorités 2021 en Pays de la Loire ?
« Nous organisons tous nos concours cette année. Tout d’abord, place aux jeunes avec la sélection de MJB et talents de la vente, ainsi que des concours de baguette de Tradition et croissant pour les chefs d’entreprises. Pour la première fois en 2021, la région boulangère a organisé un concours régional de galette des rois à la frangipane. Le succès a été au rendez-vous ! Nous sommes allés dans les boulangeries prendre les galettes des candidats sélectionnés au niveau départemental, sans les prévenir au préalable de la date. Autre priorité 2021 : développer les compétences de nos entreprises dans le RH, le recrutement et la formation. L’état nous aide à former nos collaboratrices des fédérations et notre commission paritaire est prête à œuvrer pour le dialogue social ».
A quoi ressemblera une boulangerie artisanale dans les 5 ans ?
« La crise sanitaire a amplifié les tendances qui étaient présentes depuis quelques temps, tout d’abord les difficultés de transmission. Le nombre de fermetures de boulangeries ne sont plus compensées par les créations. Les boulangers qui n’arrivent pas à vendre leur commerce sont davantage découragés en ce moment et baissent le rideau de leur commerce. Les artisans doivent communiquer sur les réseaux sociaux, informer leur clientèle des nouveautés, de l'arrivée des produits de saison, etc. La digitalisation de nos commerces est indispensable comme le calcul des prix de revient, le suivi des frais et des marges ».
