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CONJONCTURE

La levure, nouvelle victime des hausses de prix

Publié le 04/10/2022

Un signal d'alarme face à l'explosion des coûts de ses matières premières : c'est le ton donné par la Chambre Syndicale Française de la Levure, dont les membres comptent parmi les plus fidèles partenaires des artisans boulangers. Sans eux, l'essentiel des produits ne pourrait plus être fabriqué, de par l'impact majeur de leurs produits sur le processus de fermentation. Autant dire que le sujet est stratégique.

Les matières premières utilisées par cette industrie sont nombreuses, qu'elles soient issus du secteur agricole ou non (mélasse, jus sucré EP2, nutriments azotés et phosphorés...). Leur approvisionnement est considérablement perturbé à la suite de plusieurs événements : le conflit ukrainien a réduit drastiquement les exportations de mélasses russes, qui est le 1er partenaire exportateur de l'Union Européenne pour ce produit, la production de betterave est en baisse sur le territoire hexagonal (-3% de récolte par rapport à la campagne précédente), développement de la production de bioéthanol... autant de facteurs qui pèsent lourd sur les prix, en plus des hausses observées sur les emballages, l'énergie ou encore le transport.

Face à cette situation, les levuriers font preuve d'un engagement sans faille pour continuer à fournir en quantité et qualité l'ensemble des utilisateurs, qu'il s'agisse de boulangers, vignerons ou brasseurs. Cela passe par une sécurisation des approvisionnements, notamment sur l'azote (dont le cours a grimpé de +500%) ou le phosphore (+400%).
Cet effort ne peut être assumé seul par ces entreprises : une répercussion des hausses subies sur les coûts de production vers les prix de vente est inévitable. Elle permettra d'assurer la pérennité de la filière, tout en maintenant un esprit collectif de partage et de responsabilité.