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Nous comparer : « s’inquiéter ou raison garder ?

Publié le 21/09/2018 |

J’ai été interpellé par un article paru en juin dernier dans Ouest-France, « BIO : les magasins rivalisent pour appâter le client ».
Mais mon interrogation n’a pas été sur notre offre Bio en magasin… quand elle existe ! Mon questionnement a été sur le top 10 des enseignes distributrices de produits bio en France en 2017. Comparons la distribution des produits bio avec nos différents canaux de distribution du pain.
La distribution du Bio a ses acteurs historiques comme La Vie Claire (Bernard Tapie, un visionnaire dans les années 80 ?) Leader il y a 30 ans, La vie Claire est aujourd’hui dernière de ce top 10. Elle représente désormais 1,4 % des points de vente et 3,5 % du CA. Même Naturalia, avec plus de 45 ans d’existence, est aujourd’hui, avant dernière du classement.
Et nous boulangers ? Acteurs ancestraux, sommes-nous toujours en tête de la distribution du pain ? Sommes-nous vraiment toujours plus de 30 000 entrepreneurs individuels ?
Biocoop, «ancien nouvel acteur », résiste en prenant la deuxième position de ce classement avec seulement un peu plus de 2 % des magasins mais pour 20 % du CA.
Hors classement, un nouveau compétiteur du Bio s’est invité en 2007, NaturéO. Créé par un ancien adhérent d’Intermarché, l’enseigne progresse rapidement avec aujourd’hui 57 points de vente.

Et nous, dans la distribution du pain, qu’en est-il ?

Nos « anciens nouveaux acteurs » comme les marques meunières (Festival, Bannette…) tirent encore leur épingle du jeu. À l’instar de Bannette qui permet désormais dans son nouveau concept de prendre en compte la personnalité de l’artisan et par extension la spécificité du marché local.
En comparaison de NaturéO, dans notre secteur, Marie Blachère ou Ange tentent de reproduire la stratégie de développement du Groupe Holder en s’implantant en périphérie des villes en lieu et place des centres commerciaux pour Paul. Cela semble d’autant plus avéré que Marie Blachère souhaite assoir désormais son développent en franchise. N’oublions pas cependant, que dans tout développement offensif, des choix peuvent être imposés par des nostradamus de l’immobilier ou des fournisseurs bienveillants qu’au maintien de leur CA. De fait, des points de ventes ouvrent et ferment régulièrement.
Toujours dans ce classement du Bio, la grande distribution (Carrefour, Leclerc, Système U, Auchan, Casino, Monoprix…) représente plus de 95 %  des implantations pour plus de 71 % du CA. Déjà en position de force, la Grande Distribution a ce remarquable opportunisme de saisir et s’approprier l’air du temps. En effet, après nos Régions ont du talent,  Leclerc communique depuis juillet 2018 sur « les produits issus de PME françaises ». Pour se faire, un partenariat est né avec la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (FEEF) afin de permettre aux consommateurs d’avoir « la chance de pouvoir accéder à un savoir-faire authentique et à des produits de qualité »…
Pour conserver notre place au soleil, devrons-nous, nous aussi, devenir les fournisseurs de la grande distribution ? De même, allons-nous continuer à accepter que Lidl devienne le leader « pain chaud tout au long de la journée » ?

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