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Univers Boulangerie 2014

La profession mise sur la jeunesse et les réseaux sociaux

Publié le 04/11/2014

Pendant deux jours, Univers Boulangerie 2014 a réuni l’ensemble des acteurs de la filière (céréaliers, meuniers, boulangers) à la Maison de la chimie à Paris. Ce rendez-vous annuel a été l’occasion incontournable de s’informer sur l’évolution globale du métier de boulanger, les tendances et les orientations du futur de la boulangerie artisanale.

Plusieurs centaines de personnes ont assisté à cette grande « messe » de la profession. Cette année, l’événement était placé sous le signe de la jeunesse et plusieurs personnalités sont intervenues sur ce sujet. Parmi elles, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, le sociologue Daniel Ollivier et Edgar Grospiron le champion olympique de ski.

Donner le meilleur de soi

Champion olympique en 1992 et champion du monde de ski acrobatique à trois reprises, Edgar Grospiron a expliqué les mécanismes de la réussite dans le sport et l’entreprise. « Je n’ai jamais gagné tout seul ! C’est grâce aux conseils de toute une équipe que je suis monté en haut du podium. On ne naît pas champion, on le devient. Pour être le meilleur en ski, c’est comme dans une entreprise, il faut donner le meilleur de soi-même, être à 150 % quand les concurrents sont à 100 %. » Edgar Grospiron a retracé son parcours professionnel semé de bosses et de chutes qui l’ont conduit successivement de la renonciation à l’espoir et de la victoire à la gloire. « À partir de ce moment-là, ma façon de penser et ma façon d’être ont changé. »

S’adapter à la nouvelle génération

Parmi les intervenants, le sociologue Daniel Ollivier a défini précisément les attentes de la Génération Y (jeunes nés entre 1980 et 1996), les clés pour mieux les comprendre et comment adapter le management à ces jeunes. « Réussir sa vie, ce n’est pas seulement réussir sa vie professionnelle. Un patron aura plus de chance à faire passer ses exigences en acceptant de comprendre le mode de fonctionnement de sa jeune recrue. Le jeune a besoin d’être écouté et reconnu. Le secret de la réussite, c’est la relation de confiance que l’on saura construire avec lui. Il sera ainsi plus facile de lui transmettre sa passion pour le métier. » Pour Daniel Ollivier, il faut raisonner avec le temps présent : « Les jeunes ont des aptitudes nouvelles. Ils maîtrisent les nouvelles technologies et travaillent en utilisant Internet, les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram). Pour eux, l’information qu’elle soit professionnelle ou grand public est multiple : papier, numérique avec Internet avec les tablettes, les smartphones, les newsletters, les applications I phone, les réseaux sociaux, selfies… Leurs valeurs ne sont pas les mêmes que celles des générations précédentes. Ils ont été élevés dans plus d’incertitudes et de changements sociaux et économiques : mondialisation, 35 heures, famille mono parentale, mobilité professionnelle, etc. »

Les atouts de la boulangerie

Les jeunes sont sensibles à la capacité de devenir rapidement autonome dans leur travail et de prendre des initiatives. C’est pourquoi la boulangerie artisanale où les marges de progression sont visibles est un secteur qui offre des atouts intéressants aux jeunes. « La possibilité de se retrouver aux commandes d’une boutique n’est pas un rêve inaccessible. Le fait de pouvoir travailler en confiance avec un maître d’apprentissage ou un patron qui va faire grandir le jeune est déterminant pour sa réussite. Le patron doit avoir envie de travailler avec un jeune et l’inverse doit être vrai également. Pour un jeune, le respect c’est d’être traité d’égal à égal, d’être considéré comme un partenaire. Chacun doit faire une partie du chemin pour que les jeunes talents s’intègrent dans la boulangerie de demain ».

Jean-Pierre Deloron

 

Ils ont dit….

Jean-Pierre Crouzet, Président de l’UPA et de la CNBF : «  Une grande campagne de communication destinée aux métiers de l’alimentation sera lancée en novembre avec des affiches : « Ici, c’est humain ». Ici, vous êtes un client et non une cible ! L’apprentissage en boulangerie ne doit pas être considéré comme une voie de garage par les parents. La profession a besoin de compétences pour exporter le pain de tradition française. »

Olivia Polski, adjointe à la mairie de Paris chargée du Commerce et de l’Artisanat : « La Ville de Paris emploie 600 apprentis en 2014. Des efforts sur le logement ont été entrepris pour mieux les accueillir. Il est prévu de revitaliser certains quartiers et d’encourager les commerçants à s’installer. »

Laurent Serre, Président de l’INBP et président adjoint de la CNBF : « Il faut encourager les jeunes qui n’ont pas de problème à l’école vers les métiers manuels. La profession attire aussi des jeunes après le Bac. »

Pauline Arrigault, pâtissière à Paris 19e : « L’apprentissage à l’EMPTH de Paris m’a appris beaucoup sur le plan de la technique et m’a fait devenir rapidement mature. Après une première expérience en tant que gérants à Saint-Mandé avec mon mari Anthony, nous nous sommes installés dans le 19e arrondissement de Paris. »